L'Arche d'Aigrefoin
Communauté et Etablissement médico-social à Saint-Rémy-lès-Chevreuse

Actualités

La transhumance à Gif-sur-Yvette le 29 août 2023

Ils confectionnent depuis le début du projet C’Reparti nos petits pochons en tissu recyclé (un de nos partenaires « historique » !)

Cette semaine, les couturiers de l’ateliers Artisanat d’Aigrefoin (et quelques invités de la sous-traitance et de la menuiserie !) se sont transformés…en puncheurs, à l’occasion d’un atelier détente « Découverte du punch needle »

Au programme :

Des sourires, des échanges, de la

bonne humeur, de la fierté, des tulipes,

des biches, et beaucoup de

concentration une première

découverte du punch needle réussie

  pour une quinzaine de travailleurs !

Vous pourrez retrouver nos kits dans la jolie boutique de l'ESAT d'Aigrefoin, au milieu des réalisations de l'Artisanat (et à la belle saison, y déguster des fraises et des tomates à tomber par terre ! )

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La Commission d’Étude présente son rapport sur Jean Vanier et Thomas Philippe

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Communiqué de presse
Publication du rapport de la Commission d’Étude
mandatée par L’Arche Internationale

Paris, le 30 janvier 2023

 

Le 30 janvier 2023, les membres de la Commission d’Étude - mise en place en novembre 2020 par L’Arche Internationale - ont rendu public leur rapport.

Ce document de plus de 900 pages confirme notamment ce que L’Arche avait rendu public en février 2020 (en conclusion de l’enquête qu’elle avait confiée à un organisme indépendant et à un historien), en particulier l’adhésion de Jean Vanier aux doctrines de son père spirituel, le père Thomas Philippe, et aux pratiques abusives qui s’y rapportent.

À la suite de cette enquête de 2020 qui mettait gravement en cause son fondateur, L’Arche décidait de mettre en place une Commission d’Étude, afin de mieux comprendre la trajectoire de Jean Vanier, l’histoire de fondation de l’Arche et les dynamiques institutionnelles à l’œuvre au sein de l’organisation. Cette Commission d’Étude a travaillé de façon indépendante, accompagnée d’un Comité scientifique chargé du suivi de ses travaux.

Les responsables de L’Arche Internationale expriment leur profonde reconnaissance aux membres de la Commission d’Étude et à ceux du Comité scientifique.

Les responsables de L’Arche Internationale, Stephan Posner et Stacy Cates-Carney écrivent dans leur lettre adressée aux membres de L’Arche : « Nous sommes consternés [par le récit que détaille le rapport et la façon dont Jean Vanier y a été intimement mêlé] et nous condamnons à nouveau, sans réserve, les agissements de notre fondateur et de Thomas Philippe qui sont en totale contradiction avec les règles élémentaires de respect et d’intégrité des personnes, et contraires aux principes fondamentaux de nos communautés. Nous demandons très sincèrement pardon aux personnes qui ont été victimes de ces abus. Nous redisons notre gratitude à celles qui, il y a quelques années, ont brisé le silence au sujet du père Thomas Philippe puis de Jean Vanier et ont ainsi aidé d’autres à se libérer d’un fardeau intolérable.

Nous reconnaissons notre responsabilité institutionnelle de n’avoir pas su prévenir et repérer ces abus, les signaler et les faire cesser. Dans le même temps, nous ressentons l’adhésion de notre fondateur aux doctrines de Thomas Philippe et la reproduction de ses pratiques, leur dissimulation et les mensonges qui s’y s’en sont suivis, comme un grave abus de confiance à l’égard de L’Arche et de ses membres ».

25 femmes majeures, célibataires, mariées ou consacrées, non handicapées, ont ainsi été identifiées pour avoir vécu, à un moment de leur relation avec Jean Vanier, une situation impliquant un acte sexuel ou un geste intime entre 1952 et 2019. Certaines se sont présentées comme victimes d’une relation abusive, d’autres plutôt comme des partenaires consentantes d’une relation transgressive. Plusieurs de ces femmes sont aujourd’hui décédées. Dans leur diversité, ces relations, parfois concomitantes, s’inscrivent toutes dans un continuum de confusion, d’emprise et d’abus.

L’adhésion de Jean Vanier aux doctrines de Thomas Philippe et aux pratiques qui s’y rapportent est largement documentée dans la partie historique du rapport. En outre, il détaille les circonstances de la fondation de L’Arche en 1964 et pointe l’existence d’un noyau sectaire constitué autour du père Thomas et de Jean Vanier. La Commission souligne cependant que l’arrivée dès l’origine de personnes d’horizons très divers, totalement étrangères à ce noyau sectaire, et l’insertion de L’Arche à l’intérieur des dispositifs médico-sociaux, ont orienté son développement dans une dynamique incompatible avec le déploiement de ces dérives sectaires.

Ce noyau a formé un microsystème à l’origine de l’Arche qui ne s’est pas déployé au-delà d’un cercle très étroit de personnes dont les situations sont largement documentées dans le rapport.

Rien dans les travaux de la Commission, ni dans les interviews menées par une psychologue auprès de personnes handicapées, n’indique que Jean Vanier aurait initié des relations abusives avec l’une d’entre elles. Aucun indice que des personnes en situation de handicap aient pu être exposées à ces abus n’a été relevé au cours des différentes investigations.

Concernant d’éventuelles responsabilités au sein de L’Arche, le rapport n’identifie pas de personnes, en dehors de celles associées à ce microsystème, à qui le reproche puisse être fait d’avoir délibérément couvert ces abus, quoique des informations parcellaires aient circulé. Il analyse de façon approfondie comment certaines dynamiques institutionnelles au sein de L’Arche, la personnalité charismatique de Jean Vanier, l’absence de dispositif fiable pour recueillir la parole des victimes, les manques ou les erreurs de l’institution ecclésiale, se sont combinés pour rendre possible des décennies de silence. L’Arche reconnaît sa responsabilité de n’avoir su ni prévenir ces abus, ni les repérer, ni les signaler, et par conséquent, ni les faire cesser.

L’Arche décide d’adhérer à la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR), commission indépendante mise en place en France fin 2021. Cette adhésion va permettre aux victimes de Thomas Philippe, comme de Jean Vanier, de s’engager, si elles le souhaitent, dans un parcours de justice réparatrice, la justice civile ne pouvant plus être saisie.

À la demande de L’Arche, la partie sociologique du rapport porte un regard inédit sur les relations d’autorité et les modalités d’accompagnement ou de supervision qui ont été les siennes à un moment de son histoire. Elle en souligne les écueils qui, à de divers degrés, ont créé un terrain favorable à ses dérives ou à leur absence de signalement. Ceci alimentera la relecture critique de ces pratiques, même si celles-ci ont largement évolué au fil des décennies et de la croissance de L’Arche.

Cette relecture s’inscrit dans un travail de longue haleine qui figure d’ores et déjà dans le prochain mandat de la Fédération Internationale de L’Arche. Les deux responsables internationaux indiquent que « le rapport éclaire de façon remarquable les mécanismes d’emprise enclenchés par un cercle étroit de personnes. Cette analyse est une contribution à la compréhension, et donc à la prévention d’abus dans les contextes les plus divers. À ce titre, nous espérons qu’elle sera utile aussi à d’autres organisations que la nôtre ».

« … ce rapport est une étape importante. Parce que nous avons perdu une certaine image de notre fondateur et de notre histoire, nous avons perdu aussi une certaine image de nous-même. S’il est une chose pourtant que nous avons apprise depuis près de 60 ans d’existence, c’est le talent des personnes avec un handicap pour bousculer les images et nous faire accéder à une part plus vraie de nous-même. Nous sommes certes alors plus vulnérables, mais plus justes et plus libres.

Ce qui justifie L’Arche, ce n’est pas son fondateur, mais la vie de ses membres, avec et sans handicap, au service d’une société plus humaine… Nous espérons, par ce travail de relecture de notre passé, être fidèles à cet engagement ».

Par ailleurs, L’Arche tient à réaffirmer son engagement à la promotion d’une culture de la bientraitance et de la protection contre tout type de violence, qui concerne chaque personne qui participe à la vie de L’Arche.

En matière de politique de prévention et de protection des personnes, L’Arche Internationale - ainsi qu’elle s’y était engagée en 2020 - a entrepris un audit qui a été réalisé dans les 157 communautés du monde en 2020 et 2021. Cet audit a notamment conduit à la production d’un référentiel inspiré des normes britanniques. Ce référentiel a été finalisé en 2022 et la traduction en 17 langues est en cours d’achèvement. Le déploiement de ces mesures est toujours en cours selon les modalités propres aux 37 pays dans lesquelles L’Arche est présente. Un nouvel audit sera réalisé en 2023 dans l’ensemble de nos communautés, et répété tous les 3 ans.

L’Arche Internationale a par ailleurs mis en place depuis 2020 une cellule de signalement chargée d’instruire les situations qui lui sont adressées. Cette cellule est composée de personnes extérieures à L’Arche ou sans responsabilité opérationnelle. Des dispositifs similaires existent dans un nombre croissant de ses structures nationales et de ses communautés.

Contact cellule L’Arche Internationale : jesignale@larche.org

Contact cellule L’Arche en France : je-signale@arche-france.org

 

Pour plus d’informations : Sur le site de L’Arche Internationale www.larche.org/fr/larche/actus/commission-etude-2023/

Site de la Commission d'Etude https://commissiondetude-jeanvanier.org/commissiondetudeindependante2023-empriseetabus/

Contact presse en France : Anaïs de Montjoye - anais.demontjoye@arche-france.org

Contact presse à l’international : Jonathan Boulet-Groulx - jonathan.boulet-groulx@larche.org

Vladimir

 

Dimitri, frère de Vladimir, nous a contacté hier pour nous informer du décès de Vladimir.

Vladimir est décédé dans la nuit de samedi à dimanche 18 décembre 2022.

 

A DIEU VLADIMIR

Vladimir, tu nous as quittés dans la nuit de samedi à dimanche 18 décembre 2022, paisiblement, dans ton sommeil.

Nous sommes dans la peine, et en même temps dans la joie et la gratitude de te savoir avec Jésus que tu aimes tant ! « Il est dans mon cœur » disais-tu souvent.

Nous gardons le souvenir de tous les bons moments joyeux partagés à l’Hirondelle. Tu aimais les fêtes, danser, faire des farces, jouer...et surtout la prière, l’adoration, la messe, raconter la vie de Jésus, sa passion. Tu as évangélisé beaucoup d’entre nous par ta foi pure et confiante.

J’étais très touchée par ta tendresse, ta délicatesse...Ta Maman me disait : « vous êtes sa 2ème maman » ! tu es parti à Magnificat puis au Foyer de vie.

Tu aimais travailler au jardin maraîcher, puis à la sous-traitance et finalement aux 4 Saisons.

Tes capacités diminuaient, le vieillissement te faisait perdre tes repères et te rendait de plus en plus vulnérable et tu as été accueilli à la Maison d’accueil spécialisé de Chevreuse.

J’avais plaisir à venir te voir pour partager un coca, un jeu de société, une petite balade...Puis simplement rester près de toi, parler de ta famille et de Jésus.

Depuis septembre tu restais dans ta chambre, plus ou moins conscient. Avec Martine, nous disions un « je vous salue Marie » et alors tu ouvrais les yeux et mettais ta main sur ton cœur.

Merci Vladimir, si touchant dans ta fragilité et ta confiance. Tu es si proche de Jésus ! Alors nous comptons sur ta prière. De là- haut veille sur chacun de nous, sur notre communauté d’Aigrefoin, avec ton beau sourire !

 

Les obsèques auront lieu vendredi 22 décembre à 10h30 à Aigrefoin, dans la salle communautaire ; elles seront célébrées par le Père Christian.

 

Atelier Bois

Publié dans la revue de Saint Rémy lès Chevreuse Septembre 2022

L'association l'Arche d'Aigrefoin recherche deux personnes « HABITANTS SOLIDAIRES » dans le quartier St Louis à Versailles
Logement contre services pour son projet d'hébergement inclusif à Versailles pour fin Octobre 2022.


Cet hébergement se compose de 9 studios spacieux pour 7 personnes en situation de handicap mental et 2 "habitants solidaires". Pour plus d'information, contacter Isabelle Gouraud à responsable.fh@arche-aigrefoin.org

Publié dans la revue : Versailles de Juin / Juillet / Août 2022

Sandrine

C’est avec tristesse que avons appris le décès de Sandrine, mardi 8 février. Sandrine avait partagé la vie de notre communauté d’Aigrefoin de 2006 jusqu’en août 2018. Sa santé se dégradant rapidement, elle avait ensuite rejoint la MAS de Chevreuse.

 

Chère Sandrine,

Te voilà enfin accueillie par Jésus que tu aimes tant !

Merci pour la joie que tu nous as donnée en partageant notre vie à Aigrefoin depuis 2006 jusqu’en août 2018. D’abord comme externe à l’Horizon et à l’atelier d’Artisanat puis accueillie au foyer de l’Aurore en décembre 2009.

Tu aimais travailler à l’Artisanat : « j’aime parce qu’on fait des belles choses et les gens sont sympas ».

Au foyer, tu aimais vivre avec les autres : « ce sont mes amis ». Tu participais avec enthousiasme aux activités. Ta joie de vivre, ta jeunesse (tu es née en 1974), ta créativité, ta fantaisie (au moins 3 sacs) et ton entêtement mémorable mettaient de l’ambiance !

Au foyer, tu aimais vivre avec les autres : « ce sont mes amis ». Tu participais avec enthousiasme aux activités. Ta joie de vivre, ta jeunesse (tu es née en 1974), ta créativité, ta fantaisie (au moins 3 sacs) et ton entêtement mémorable mettaient de l’ambiance !

Merci pour la joie de t’accompagner dans la préparation de ton baptême (2010) et de ta confirmation (2015). Ta foi fervente nous a touchée et stimulée : tu aimais beaucoup la messe et tu disais : « Jésus m’aime bien, il est dans mon cœur ». En août 2018, quand ta santé s’est dégradée, nous avons dû, t’orienter à la MAS de Chevreuse et là encore ta gaité et ta gentillesse ont touché les personnes qui prenaient soin de toi. J’aimais venir te voir : on se racontait les bons souvenirs d’Aigrefoin.

Puis tu as « décroché » et n’étais plus là. Peu à peu, alitée et dépendante, nous ne pouvions plus t’atteindre et dialoguer. C’était difficile mais j’aimais rester un peu près de toi, touchée par ta vulnérabilité et ta sérénité.

Merci Sandrine. Ta joie, ton beau sourire ont touché nos cœurs. Tu es notre amie du ciel.

Mise à l'honneur de notre ESAT par l'Arche en France

Photo : Denis Piveteau ©Philippe Chagnon

Denis Piveteau : pouvoir « vivre chez soi sans vivre seul »

Membre du conseil d’administration de la fédération de L’Arche en France, le conseiller d'État Denis Piveteau1 s’est vu confier à l’automne 2019 (avec Jacques Wolfrom2) par le Premier ministre une mission d’études chargée de préparer le lancement d’une stratégie nationale de déploiement de l’habitat inclusif.
Le
rapport a été remis au gouvernement fin juin 2020 et certaines de ses propositions ont de bonnes chances d’être intégrées dans la nouvelle loi Grand âge et autonomie (prévue pour début 2021). Déjà, le Parlement a adopté fin 2020 la proposition du rapport pour la création d'une aide à la vie partagée (AVP), prenant ainsi en compte les nouvelles formes d'habitat inclusif.

1/ Votre rapport propose une solution d’habitat inclusif « accompagné, partagé et inséré » (API) pour permettre de « vivre chez soi sans être seul » : pourquoi pensez-vous que cette solution est aujourd’hui la voie que notre société devrait emprunter pour permettre aux personnes fragiles de vivre dans de bonnes conditions ?
La voie à suivre par la société réside moins, je crois, dans un dispositif particulier que dans la capacité à apporter à chacun la solution qui répond à ses aspirations, en stimulant chaque fois l’interaction sociale la plus dense possible. Et ça ne sera pas forcément toujours l’habitat API. À certains moments de la vie, ou parce que le handicap est très lourd – ou parce que le monde environnant est très peu accueillant ! – la réponse institutionnelle traditionnelle sera peut-être ce qui permet (dans un cercle évidemment restreint) le mieux de vie relationnelle.
Mais si l’habitat API s’impose comme une sorte de standard, c’est parce qu’il repose tout simplement sur le droit commun : habiter comme tout le monde avec tout le monde. Mais avec des services d’aide à la vie quotidienne, et sans vivre seul. Au fond, avoir l’appui d’un cercle de proximité tout en étant chez soi. J’allais dire : comme en famille.

2/ En quoi l’expérience de L’Arche a-t-elle pu être une source d’inspiration dans la conception de cette proposition d’habitat API ?
En étant à bien des égards son prototype, puisque le rapport ne propose pas véritablement l’habitat API – nous savons bien qu’il existe déjà quel que soit le nom qu’on lui donne – mais vise à permettre son déploiement plus massif. Les communautés de L’Arche offrent des propositions qui s’inscrivent dans la logique du « vivre chez soi sans vivre seul ». À preuve le fait que quiconque, handicapé ou non, a vocation à y habiter. Cette « mixité » qu’incarnent très particulièrement les assistants qui vivent sur place est un marqueur très fort d’un habitat API.

3/ Dans cette logique, quels sont les défis que doivent relever les communautés de L’Arche, voire les évolutions à engager ?
D’abord savoir faire vivre et durer cette mixité. C’est le cœur du projet de L'Arche. Être aussi très attentif à l’ouverture sur la société environnante. Dans API, le I signifie « inséré dans la vie sociale », c’est-à-dire dans le quartier, la ville, les activités associatives et civiques. Certes, il y a quelques fois des obstacles liées à l’implantation géographique. Mais c’est important de trouver un bon équilibre entre la vie communautaire et l’ouverture sur l’extérieur.

4/ Comment penser l’habitat inclusif pour les personnes les plus lourdement handicapées accueillies jusqu’à maintenant en FAM et en MAS ?
Je renverse la question : pourquoi « place »-t-on des personnes adultes en foyer ? À quel héritage socio-culturel cela se rattache-t-il ? Il faut arriver à pivoter dans nos têtes, pas pour supprimer les institutions médico-sociales, mais pour les placer en solutions de subsidiarité, mobilisées après les autres. On trouve normal qu’une personne pourtant lourdement handicapée, dont on dit qu’elle ne peut « qu’aller en MAS » rentre passer un mois de vacances en famille. Alors ? Pourquoi ne pas trouver le moyen de lui proposer de dilater à l’année entière ce mode de vie de type familial ?

5/ À votre avis, est-ce que notre société est suffisamment prête, suffisamment solidaire pour développer massivement des habitats « accompagnés, partagés et insérés » ?
Notre société est lasse, surtout, des mécanismes de solidarité abstraits, distants, bureaucratiques. L’habitat API n’est pas à chercher sur la lune. Ce sera le vieil hôtel désaffecté du centre-bourg qu’une mairie décidera de restaurer pour y loger, en plus d’employés municipaux, des personnes invalides du village qui ne peuvent plus vivre chez elles. Ce sera la maison devenue trop grande que sa propriétaire, veuve et impotente, aménagera en studios pour d’autres personnes invalides comme elle et quelques jeunes professionnels, etc.

6/ Comment est accueillie la proposition d’habitat API dans le secteur médico-social ?
Pas forcément mal, car les gestionnaires y sont à l’écoute des aspirations profondes de ceux qu’ils accueillent. Mais il y a pu y avoir des critiques mettant en avant le risque d’une dérive vers des solutions « low cost », moins sûres, moins riches en professionnels formés, bref : budgétairement opportunistes de la part des pouvoirs publics. C’est une idée que je combats, bien sûr. À densité de services identiques, l’habitat API n’a aucune raison d’être sensiblement moins cher. Ou plutôt : s’il l’est, ce sera pour des raisons qui ne tiennent pas à des économies faites sur le dos des personnes qui y vivent. Mais parce que lorsque tous, valides et handicapés, partagent un même projet de vie qui les motive et que la responsabilité de chacun est attendue, il est possible que ça diminue certains coûts « cachés » du fonctionnement d’une structure…

7/ En quoi la crise sanitaire et le confinement peuvent-ils représenter une opportunité ou au contraire un frein au développement des habitats inclusifs ?
En faisant prendre conscience que le dilemme entre « rester chez soi tout seul » et « rester enfermé dans un établissement » et soumis à un règlement qui peut, du jour au lendemain, empêcher toute visite, bref, celui du choix entre deux solitudes, est un dilemme inadmissible.

Voir la présentation globale du rapport par Denis Piveteau pour les Petits Frères des Pauvres.

1 – Denis Piveteau est conseiller d’État, président de la 5e chambre de la section du contentieux du Conseil d’État (depuis août 2019). Il est président du conseil d’administration de Simon de Cyrène.

 2 – Jacques Wolfrom est président du comité exécutif du groupe Arcade (immobilier social).

Photo : DenisPiveteau ©Philippe Chagnon

 

Publié sur le site de L’Arche en France le 4 Janvier 2021

L'Arche internationale constitue une Commission d'Etudes sur son fondateur

Après avoir révélé en février 2020 les résultats de l'enquête menée sur les débuts de L'Arche et sur son fondateur Jean Vanier, la fédération internationale a décidé de poursuivre le travail d’enquête et d’approfondissement de ce sujet difficile. En effet, beaucoup de questions restent encore sans réponse.

C'est pourquoi, L'Arche internationale a confié à Érik Pillet, ancien président de L'Arche en France et ancien responsable de L'Arche en Pays toulousain, la tâche de constituer et de coordonner une Commission Études, chargée de mieux mesurer l'impact des faits mis à jour au sujet de Thomas Philippe puis de Jean Vanier. Il s’agit d'éclairer l’histoire de la fondation de L'Arche et ses ressorts, ainsi que d'identifier les dynamiques culturelles et institutionnelles au sein de L’Arche ayant pu faciliter ces situations d'abus.
Ce travail sera mené à l'aide d'archives diverses et d'entretiens multiples de membres de L'Arche ou de proches. La Commission Études a commencé à se réunir fin novembre. Elle est composée essentiellement de chercheurs extérieurs à L'Arche dans quatre disciplines principales :

  • Histoire : Antoine Mourges et Florian Michel
  • Sociologie/Anthropologie : Claire Vincent-Mory et Pamela Cushing
  • Psychiatrie/Psychanalyse : Bernard Granger et Nicole Jeammet
  • Théologie : deux théologiens, un homme et une femme, rejoindront prochainement la commission.

La Commission a par ailleurs prévu de faire appel à des spécialistes sur des points précis, tels qu'Alessandra Pozzo, chercheure en sciences du langage.
Le travail de la Commission Études est supervisé par un Comité scientifique qui s'assure de la rigueur méthodologique de la démarche.  Ce comité scientifique devra rendre un avis préalable au rapport final de la Commission prévu pour la fin 2022. D'ici là, la commission Études a prévu d'effectuer des points d'étape sur l'avancement de ses recherches.
Pour plus de précisions sur les missions de la Commission Études, du Comité scientifique, la composition et le profil des membres, lire la note de présentation de L'Arche internationale.

Parallèlement à la Commission Études, L'Arche internationale a lancé en 2020 plusieurs autres chantiers connexes :

  • La constitution d'une cellule internationale permanente de signalement de tout acte de violence (physique, sexuelle, psychique ou morale) au sein des communautés dans le monde, travaillant en coordination avec les cellules nationales dont la cellule française.
  • Un audit des mesures actuelles de prévention des abus de protection des personnes au sein de la fédération internationale (en cours).
  • Le développement d'une offre de formation inclusive pour les communautés sur le sujet du safeguarding (protection et sécurité des personnes).
  • La création d'une commission de soutien aux victimes du père Thomas Philippe ou de Jean Vanier en poursuivant le travail déjà entrepris.

Publié sur le site de L'Arche en France le 22 décembre 2020

Jean Gaeremynck, le nouveau président de L'Arche en France

Le conseil d’administration de la fédération de L’Arche en France a officiellement désigné son nouveau président le 9 octobre dernier, à l’issue de son Assemblée générale annuelle. Il prend la suite de Bernard Bresson, président depuis 2012

Jean est conseiller d’État depuis 1980, actuellement président de la section des finances du Conseil d’État. Au cours de sa carrière, il a exercé différentes fonctions au sein de cabinets et directions ministérielles. Tourné vers les questions sociales, Jean a notamment été président de l’Ofpra de 2009 à 2018 (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Il a croisé L’Arche lorsqu'en tant que directeur de la population et des migrations, il s'est occupé des autorisations de travail des volontaires internationaux.

« Je suis vraiment heureux de rejoindre L’Arche car je sens que c’est une organisation en mouvement, explique-t-il. Je suis motivé par sa stratégie de développement avec plusieurs projets de création de nouvelles communautés. Je suis aussi attaché à sa dimension internationale et à son souci d’ouverture et de dialogue avec la société », précise-t-il. Jean Gaeremynck prendra sa retraite du Conseil d’État en octobre 2021 et se consacrera alors plus amplement à sa mission pour L’Arche.

Publié le mardi 17 Novembre

Offre d'emploi

Nous recherchons un responsable de foyer (H/F) en CDD

Nous accueillons des volontaires

Être volontaire c’est : 

Des rencontres (extra)ordinaires

La vie partagée, au quotidien, avec des personnes ayant un handicap mental, c'est un défi. Cependant, les relations qui se tissent avec elles dans les foyers sont si riches que l'aventure vaut le coup !

S'arrêter pour construire son avenir

Un engagement comme volontaire (de 6 à 24 mois) offre un temps de réflexion sur ses choix et ses attentes face à la vie.

Se confronter à la différence

Les communautés de L'Arche reposent sur des relations d'entraide et d'amitié entre personnes d'origine sociale, de religion et de culture différentes. 
90% des volontaires témoignent que cette expérience les a préparés à s'engager dans la société et dans la vie associative.